• Je ne sais si je vous ai déjà parlé de ces maisons dits "des Américains"  situées dans le cap Corse. Ce n'est que là que l'on trouve ces splendides propriétés.

    Quand on se replace dans le contexte de l'époque on peut se poser la question de savoir pourquoi certains Corses voulaient s'exiler vers la lointaine Amérique. A mon avis pour deux raisons essentielles: la première c'est le constat que le cap Corse était une région pauvre. Quelques éleveurs, quelques arpents de vignes, une économie de subsistance, et surtout beaucoup de pêcheurs qui luttaient souvent contre les fameux coups de vents du cap où l'on enregistre chaque année des vitesses avoisinant les 150 K/H. La deuxième raison c'est que le Cap est l'endroit le plus proche de la côte Italienne et en particulier de Gênes d'où partaient les grands navires pour les Amériques.

    La tentation de l'aventure était grande et beaucoup s'y essayèrent.On observe des réussites incroyables  en Amérique du Sud et des descendants Corses sont même devenus président de République ( Raoul  Léoni  au Venezuela par exemple )

    Mais dans la culture insulaire, on revient toujours où l'on est né. Et en particulier pour s'y faire enterrer.

    Fortune faite ces "Américains " sont revenus chez eux et ont construits de somptueuses villas et maisons de maîtres, sans compter les tombeaux  somptueux où ils se faisaient  inhumer.

    Heureusement les descendants de ces aventuriers, ont entretenu, amélioré et sauvegardé ces traces de l' histoire de la Corse.

    Certaines demeures peuvent se visiter.

    Pour quelques aventuriers, le rêve Américain est devenu une bien belle réalité.....

    Je vous souhaite une très bonne fin de semaine


    43 commentaires
  • La Castagniccia, la terre des châtaigniers, est un endroit en Corse tout a fait à part. De nature schisteuse, les maisons gris bleutée sont recouvertes de lauzes du plus bel effet. La région est dominée par le San Petrone dont le dôme culmine à 1767 mètres.

    Sous la domination de Gênes, les propriétaires terriens sont mis dans l'obligation de planter chaque année  4 arbres fruitiers qui ne pouvaient  être  que le châtaignier, l'olivier, le figuier  où le murier.

    Le patrimoine religieux est l'un des plus beaux de l'île avec le style baroque omni-présent  qui date de l' époque de la domination Génoise  Les églises construites en position généralement dominante sont superbes avec des clochers magnifiques et des intérieurs richement décorés.

    Mais le site le plus connu est celui du couvent de Saint Antoine de Casabianca, un lieu historique. Construit en 1420 il a servi aux réunions des Corses en guerre contre la République de Gênes. En juillet 1755 c'est là que Pascal Paoli fut désigné  comme le chef de la nation Corse  et que l'île  fut proclamée indépendante.....

    Le couvent fut incendié et détruit par le conventionnel Saliceti. On remarque aujourd'hui son clocher, des vestiges architecturaux et son petit cimetière attenant au bâtiment principal.

    La Corse a toujours eu une histoire mouvementée,  et comme vous le savez cela continue.....

    Je vous souhaite des bonnes journées en ce début de printemps...


    37 commentaires
  •  

    Voici le dernier clip que j'ai consacré à la région occidentale de l'île.J'espère que les vidéos mises en ligne vous auront donné un large aperçu de la beauté sauvage de cette région.

    Pour arriver à Porto, vous passez obligatoirement par les fameuses calanches de Piana.  C'est un endroit qui vaut à lui seul le détour.La couleur des roches et la vue en contrebas d'un mer  aux couleurs  d'un bleu intense sont uniques. A vrai dire le plus moment reste le coucher du soleil car le défilé prend alors une coloration de feu alors que des reflets d'or zébrent le Mare Nostrum.

    Guy de Maupassant ne dit pas le contraire quand il écrit: 

    « À la nuit tombante, j'ai traversé les calanches de Piana. Je m'arrêtai d'abord stupéfait devant ces étonnants rochers de granit rose, hauts de quatre cents mètres, étranges, torturés, courbés, rongés par le temps, sanglants sous les derniers feux du crépuscule et prenant toutes les formes comme un peuple fantastique de contes féeriques, pétrifié par quelque pouvoir surnaturel. "

     

    J'aime y aller au printemps alors que le rush estival n'est pas encore une réalité, car l'été la circulation est pénible.

    Habituellement je me gare en amont et je parcours le site à pied pour pouvoir apprécier le moindre détail. Et traditionnellement j'admire le rocher des amoureux transpercé d'un beau coeur....

    En continuant la route on arrive tranquillement à Porto, où l'on pourra déjeuner de spécialités de poissons arrosées d'un petit vin blanc, et effectuer une petite promenade digestive jusqu'à la belle tour de Porto où sont organisées des expositions.

    Un chant Corse qui ne peut que s'imposer....

    Bonne soirée.


    45 commentaires
  • Lors de la publication de l'article sur Capo Rosso je vous avais indiqué que je vous parlerais aussi de la Tour de l'Omigna située pas loin de la citée grecque de Cargese.

    Sur la vidéo présentée vous pourrez voir la tour de Capo Rosso avec qui elle communiquait, pour assurer la surveillance de la partie occidentale de l'île ,souvent attaquée par les envahisseurs barbaresques.

    Cette tour a été construite par la République de Gênes désireuse de protéger ses interêts en Corse , et fut terminée dans les années 1505. Elle est de facture classique et mesure 12 mètres de haut pour 8 de large.

    Elle est donc chargée d'histoire, dont l'un des épisodes les plus célèbres reste celui où, le 27 Avril 1731, 127 grecs se sont réfugiés dans la tour et subirent  les assauts de 2500 Corses, avant de pouvoir s'échapper et regagner Ajaccio.

    La promenade pour y aller est vraiment magnifique.Un chemin côtier serpente à travers un maquis épais  et odorant, réservant une vue permanente sur la mer.La découverte  de beaux rochers aux formes diverses fait partie des plaisirs de cette randonnée. Le site étant classé il est désormais propriété du Conservatoire du Littoral Corse dans un espace d'environ 200 hectares où seuls quelques éleveurs sous contrat peuvent faire pâturer des bovins. Il faut compter environ une heure de marche.Le retour peut se faire de l'autre côté du bras de mer tout aussi pittoresque. C'est un endroit qui ne pourra jamais subir la pression immobilière. L'accès au surplus ne pouvant se faire que par un sentier entretenu par le conservatoire ou par la mer.

    J'ai choisi le chanteur Corse Jacques Culioli pour apporter la note sonore à ce clip.

    Très bon Dimanche et bonne semaine


    44 commentaires
  •  

    Recherchons encore davantage de silence.  Nous sommes dans une des régions les plus sauvages de Corse..La route pour accéder à ce village je l'ai vu construire à coup de dynamite en 1977, car auparavant on ne pouvait y aller qu'à dos d'ânes ou de mulets. Il faut faire très attention quand on l'emprunte car elle demeure dangereuse.

    Le village de MUNA est quasi abandonné, seuls quelques habitants viennent ici pour les vacances, ce sont des personnes dont les racines sont ici. Avec courage elles entretiennent les ruelles et les abords pour que Muna continue d'être préservé.

    Quand on parcourt cet endroit ,on est d'abord étonné par l'harmonie que présente le site avec ces belles maisons de pierres dorées dont les encadrements de fenêtres et de portes sont superbes. On peut imaginer ce que devait être la vie de ces agriculteurs qui vivaient là isolés du monde. On retrouve plusieurs fours à pain, un puits, les vestiges d'un moulin avec sa roue en pierre. Ici on vivait en autarcie.

    Plus loin on voit encore des arbres fruitiers et les murs des jardins, la fontaine coule toujours, dispensant une eau fraîche.On passe devant l'ancienne école , grande bâtisse de deux étages.

    On arrive devant la petite église. On ouvre la porte d'entrée et on est surpris.Tout est intact, les couleurs pastels rendent le lieu magique. Même si  elles sont artificielles les fleurs sont là. Dehors quelques chats attendent certainement la personne qui s'occupe d'eux.

    Dans ces montagnes et dans ces lieux le silence est vraiment impressionnant.Il me rappelle chaque fois celui du désert du grand erg occidental en Algérie.

    Il y a des périodes où les lys de la Saint Jean fleurissent en abondance dans les ruelles.

    J'ai accompagné souvent des amis où des connaissances dans ce village. On le quitte toujours avec beaucoup de sérénité.On relativise beaucoup de choses. Et en regagnant sa voiture on aperçoit au loin la mer.Je me suis toujours demandé si l'appel d'autres horizons  parvenait jusque dans ce lieu isolé. 

    Antoine Ciosi, qui chante sa Corse depuis longtemps avait même consacré une chanson au dernier habitant à l'année de Muna.

    Quelques images  de Muna où je me rends chaque année. 

    Très bonne soirée 


    43 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique